Recycler ses déchets en assurance-maladie

23 novembre 2013 13 h 44 minDéposez le 1er commentaire

Echanger ses ordures ménagères contre des soins de santé, c’est ce que propose la clinique Mawar Husada située sur l’île de Java en Indonésie. Lancé par 5 étudiants en médecine, ce système inédit permet de soigner plusieurs centaines de familles démunies.

Jasri_dechets_assurance_santé

© Kompas

L’idée est venue à 5 étudiants en médecine. Résolus à apporter une solution aux populations déshéritées de Malang, ville de l’est de Java, ils imaginent une microassurance de santé pour le moins originale. Baptisé « Jasri », le système permet aux populations de se soigner grâce aux déchets ménagers qu’ils apportent à la clinique Mawar Husada.

En pratique, la clinique rachète ces ordures entre 1 000 et 3 000 roupies (soit 9 à 26 centimes d’euro) le kilo et les vend ensuite à une usine de recyclage. Les fonds générés assurent le fonctionnement de l’établissement. Ainsi la revente des déchets couvre les frais d’opération, ceux des médicaments ainsi que les salaires des trois médecins qui réalisent les consultations.

Compost et revenus complémentaires

« Nous souhaitons battre en brèche l’idée selon laquelle les ordures polluent et sont sources de maladies et, au contraire, montrer qu’elles peuvent soigner », explique Gamal, un des cinq étudiants fondateurs, à nos confrères du journal indonésien Kompas. Non content de racheter les papiers et autres immondices plastiques, la clinique remet à chaque membre de Jasri une « botte magique », panier de bambou utilisé comme boîte à compost. Les patients peuvent y déposer leurs déchets organiques et revendre le compost en temps utile afin d’obtenir des revenus complémentaires.

« Pour l’instant, nous ne pouvons fonctionner qu’à l’échelle de ce quartier », souligne Dhofi, qui a co-fondé Jasri. « Mais, si d’autres étudiants en médecine acceptaient de monter une structure semblable ailleurs, avec l’aide des habitants et même du gouvernement, alors le problème de l’assurance-maladie, qui à ce jour ne prend pas en compte les plus démunis, pourrait être résolu ».

Nicolas Blain

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