Pumpipumpe : l’économie du partage s’invite sur les boîtes aux lettres

15 août 2013 14 h 17 min10 commentaires

Pourquoi acheter des produits que l’on utilise rarement quand on peut se les prêter et faire des économies tout en développant le lien social ? Telle est la réflexion qui a conduit Lisa Ochsenbein et Sabine Hirsig, deux designers suisses, à créer Pumpipumpe, un réseau d’échange de biens de proximité. Sa recette : des autocollants sur les boîtes aux lettres.

Prêter plutôt qu’amasser

Pumpipumpe

© Pumpipumpe

Votre machine à coudre prend la poussière au fond du cagibi alors que l’appareil à raclette de votre voisin fait grise mine, voilà deux ans qu’il n’a pas servi. Des produits trop rarement utilisés, qui n’en a pas acheté ? Plutôt que d’acquérir des biens d’utilité très épisodique, autant se les prêter. « L’idée est qu’on n’a pas besoin de toujours tout acheter et d’amasser une montagne de choses » explique Lisa Ochsenbein co-fondatrice du projet Pumpipumpe. « Tout ce qu’on n’utilise pas très souvent, on peut le partager ».

Avec Sabine Hirsig, également designer au sein du METEOR Collectif, Lisa a donc imaginé et mis sur pieds un réseau qui permet aux voisins d’un même quartier ou d’une même ville de se prêter leurs biens respectifs. Pour se signaler, les Pumpipumpeurs posent sur leur boîte aux lettres des autocollants affichant le ou les objets qu’ils mettent à disposition des autres. Ici une pompe à vélo, là-bas une scie, plus loin un mixeur.

Développer le lien social

Dessinés par les deux fondatrices du projet, les autocollants sont envoyés gratuitement par courrier dans la Suisse entière à la demande des membres. Ces derniers peuvent également suggérer de nouvelles idées de visuels à Sabine et Lisa qui les proposeront ensuite au public sur le site web de Pumpipumpe.

Les membres basés à l’étranger ne sont pas en reste. Ils peuvent eux aussi recevoir les autocollants de leur choix moyennant quelques francs suisses correspondant aux frais postaux. Quel que soit le pays où fleurissent ces autocollants, leur objectif va au-delà du service rendu et de l’économie pour le porte-monnaie. Le projet favorise aussi et surtout le développement du lien social.

« Ces autocollants équivalent presque à une invitation » commente Lisa Ochsenbein. « C’est comme si on disait, ‘’venez, vous pouvez sonner à ma porte, j’ai une échelle, une perceuse ou peut être encore autre chose que je peux vous prêter’’ ». Financé à l’origine par crowdfunding et soutenu par les institutions suisses, le projet rassemble aujourd’hui quelque 1000 ménages.

Nicolas Blain

Les détails en images avec ce reportage réalisé par Yourope

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10 commentaires

  • Une idée que j’ai en tête depuis longtemps pour mon village. C’est celle de créer une « bricotheque » où chacun pourrait disposer du matériel acheté par la commune sous forme de prêt gratuit. Ce matériel acheté avec les deniers publics, ayant déjà été payé par le contribuable.

  • C’est marrant, j’ai entendu parler la semaine dernière par des amis de la même chose, mais via internet. Ça s’appelle http://www.sharewizz.com et c’est plutôt à Paris. Un site pour emprunter des outils et tout ce qu’on veu, à ses voisins, près de chez soi! Et c’est gratuit aussi.

  • a Namur en belgique, il y a un groupe qui s’appelle « machine du voisin », on y trouve de l’outillage et autres materiel a partager

  • bonne idée! cette idée d’entreprise de matériel de partage!

  • C’est une pratique déjà très courante à la campagne entre voisins mais c’est vrai que ça serait sympa que cela s’étende…

  • Eh ben… chez nous dans le village… ça se fait comme ça… sans autocollants ni rien… Comme dit universalis, ce serait bien que cela se répande!

  • Mon fils Jerome vient de m’informer sur ce site http://www.sharewizz.com/….C’est vrai que ça fait réfléchir. Partager nos biens, je le fais déjà un peu avec mes voisins donc un bon pas de fait mais ça pourrait s’améliorer…

  • C’est une très bonne initiative, mais comment cela se passe t-il quand le voisin casse l’objet prêté ?

  • C’est sympa cette idée, mais quand on n’a pas de voisin, comment on fait ???

  • Super sympa cette initiative ! Ca permet de limiter les interactions sur internet pour augmenter l’interaction sociale. Très bonne idée. Moi j’utilise Ouistock.fr pour louer mon espace libre à des particuliers.

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