Première : il va rallier le pôle Sud grâce aux énergies renouvelables

20 août 2013 13 h 44 min2 commentaires

L’explorateur britannique Robert Swan compte en 2015, et pour la première fois au monde, rallier le pôle Sud avec comme seules sources d’énergie des panneaux solaires et une éolienne. Plaidoyer en faveur d’une transition énergétique vers le renouvelable, l’expédition vise également à sensibiliser à la protection de l’Antarctique, dernière terre vierge du globe.

Une première mondiale

Robert Swan

Robert Swan

Le CV de Robert Swan est aussi givré qu’impressionnant. L’explorateur britannique est le premier homme à avoir marché jusqu’aux deux pôles. Plusieurs fois nommé ambassadeur de bonne volonté par l’ONU, l’homme a traversé pas moins de 164 pays. Des rêves plein la tête et les pieds bien sur terre, l’Anglais de 57 ans se prépare aujourd’hui à autre projet fou. Une première là encore.

Le Britannique compte rallier le pôle Sud en 2015 uniquement à l’aide d’énergies renouvelables. Une traversée de l’Antarctique de 2 mois sans l’ombre de combustibles fossiles traditionnellement utilisés lors d’expéditions polaires afin de résister aux températures extrêmes. On frise les – 70°C sous ces latitudes.

Robert Swan entend démontrer que s’il est possible de réaliser une telle épopée glaciaire entièrement alimentée en énergies vertes, alors ces dernières peuvent être mises en place n’importe où ailleurs à la surface du globe. «  Le but de cette expédition est d’inviter le monde à opter pour des sources d’énergies respectueuses de l’environnement » explique Robert Swan.

Logistique renouvelable

Pour préparer son futur périple sur glaces immaculées du grand Sud, l’explorateur s’est entouré. Des experts américains travaillent actuellement avec son équipe à développer la technologie de son expédition verte.

« Nous emporterons des panneaux solaires, une éolienne et des batteries pour cuisiner, faire fondre la glace en eau ainsi que pour alimenter nos systèmes GPS, lampes frontales et autres outils électriques. La tâche est rude mais nous sommes déterminés à relever ce défi » commente Swan.

Objectif 2041

Le choix du pôle Sud ne relève pas du hasard. Dernière terra nullius de la planète, l’Antarctique est un peu le jardin d’Eden de Swan. Cette terre australe qui n’a jamais connu la guerre et n’est la propriété d’aucune nation est protégée par le Traité sur l’Antarctique. L’un des protocoles additionnels au Traité dédié à la protection environnementale sera révisé en 2041. Le texte fait de l’Antarctique une « réserve naturelle consacrée à la paix et à la science » et interdit les activités liées aux ressources minérales autres que celles à but scientifique.

L’expédition de 2015 s’inscrit dans la campagne de sensibilisation intitulée « 2041 » lancée par l’explorateur. Objectif : sensibiliser l’opinion internationale aux enjeux de la future révision du protocole afin de maintenir la neutralité du territoire et prévenir toute exploitation de son sous-sol.

Les 10.000 jours qui nous séparent de 2041 ne seront pas de trop à Robert Swan et son équipe pour mobiliser et convaincre. D’ici là, d’autres défenseurs du climat s’élanceront vers les pôles. A l’image du Français Emmanuel Hussenet qui part aujourd’hui pour l’Arctique dans le cadre du projet D’un pôle à l’autre.

Nicolas Blain

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2 commentaires

  • Super initiative et article très bien écrit Nicolas :)

  • Effectivement, très bel article ! L’initiative de Robert Swan me fait penser à celle d’Alain Hubert avec sa station « zéro émission de carbone », il pensait ainsi montrer que « ce qui est possible là-bas l’est ici aussi », mais les habitudes sont très longues à faire évoluer. Du reste, il a fait plutôt frais cet été dans le haut Arctique, plus de glaces qu’en 2012, on en revient…
    Emmanuel Hussenet

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