Première en France : un enfant reçoit une prothèse de main imprimée en 3D

18 septembre 2015 12 h 37 min1 commentaire

Maxence, 6 ans, a récemment reçu une prothèse de main fabriquée à l’aide d’une imprimante 3D par l’association internationale E-Nable qui conçoit des prothèses 100 fois moins chères que les modèles classiques. Un espoir pour des millions de personnes à travers le monde.

prothese main imprimee 3D

Il a 6 ans, de l’énergie à revendre et, signe particulier, une main toute neuve. Maxence est le premier enfant français à avoir bénéficié en août dernier d’une prothèse imprimée en 3D. Celle-ci s’enfile comme un gant et s’attache avec du velcro. Flanquée d’un grand M, pour Super Max, la main a été personnalisée par l’enfant lui-même.

Des prothèses 100 fois moins chères

Ce n’est pourtant pas pour jouer au super héro que Maxence utilise cette main artificielle. Né sans main droite, il était jusque là privé des gestes quotidiens les plus simples. Lorsqu’on lui demande ce qu’il va désormais pouvoir faire avec sa nouvelle main, il répond « Comme les autres ! ». Dans les faits, cette prothèse lui permettra de plier les doigts par simple flexion du poignet et donc de saisir, porter, poser ou jeter des objets. Seules limites : le jeune garçon ne pourra pas se suspendre ni articuler ces doigts.

Une prothèse de main imprimée en 3D coûte entre 50 et 200 euros, contre 20 000 euros pour les prothèses industrielles les plus modernes. Celle de Maxence a été produite grâce à l’association e-NABLE, créée aux Etats-Unis en 2013 par Jon Schull, un chercheur de l’Institut de Technologie de Rochester. Formant un réseau mondial de plusieurs milliers de bénévoles qui offrent compétences, temps et matériel pour créer des prothèses de main gratuites, Enable aurait déjà fourni 1 500 prothèses dans 37 pays, principalement à des enfants.

Un espoir pour des millions de personnes

Pour réaliser une prothèse de ce type, il suffit d’un plan de fabrication téléchargeable en accès libre sur Internet, d’une imprimante 3D et de temps libre, comme peut en attester Thierry Oquidam, l’entrepreneur spécialisé en informatique qui offert sa prothèse à Maxence. Il aura consacré des heures à la conception de l’objet, à son impression et son montage, avec comme récompense la joie de l’enfant et de ses parents.

Appliquée à plus grande échelle, cette technologie transférable, simple et économique pourrait changer la vie de millions d’individus. Parmi eux, les enfants handicapés des pays en développement. Selon l’UNICEF, 90 % d’entre eux ne sont pas scolarisés. Les conséquences du handicap se répercutent à plusieurs niveaux, puisque la vie sociale et familiale, mais aussi l’employabilité et l’intégrité physique sont fortement affectées par cette condition. Dans ce contexte, la révolution de l’impression 3D n’est pas seulement technologique, mais bien et avant tout sociale.

E. Broussard

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