Pour la première fois depuis 50 ans, des quotidiens privés paraissent en Birmanie

 Quatre quotidiens privés ont été publiés aujourd’hui en Birmanie pour la première fois depuis un demi-siècle, nouveau signe de la libéralisation du secteur des médias qui profite des réformes lancées par le nouveau gouvernement en 2011.

Une première depuis des décennies

Gemunu Amarasinghe/Associated Press

Quatre des seize journaux ayant obtenu le feu vert des autorités pour diffuser un quotidien à compter du 1er avril ont réussi à publier dès le jour J : The Voice Daily (version quotidienne d’un des plus grands magazines du pays), The Golden Fresh Land Daily, The Union Daily (proche du parti majoritaire) et The Standard Time Daily.

« Nous nous sommes préparés pendant six mois pour le quotidien », a assuré Aung Soe, un responsable de The Voice Daily. « Nous voulions faire partie de cette étape historique ». Cette journée était très attendue par une population avide d’informations après des décennies d’une censure abolie en août dernier. « Les gens sont contents de lire des quotidiens pour la première fois », a souligné Phyu Phyu, marchande de journaux à Rangoun. « The Voice Daily a été épuisé très vite ».

Vers une libéralisation étendue de la presse

L’ancienne junte au pouvoir avait nationalisé les quotidiens il y a un demi-siècle. Jusqu’à hier, les publications privées étaient uniquement hebdomadaires, n’utilisant que leurs sites internet pour satisfaire la soif d’information quotidienne. Mais depuis le retrait de la junte en mars 2011, les réformes du nouveau gouvernement ont bénéficié au secteur des médias. Outre l’abolition de la censure, des journalistes emprisonnés ont été libérés. Et les sujets tabous d’hier font désormais la Une.

Le Golden Fresh Land Daily a ainsi choisi une photo de l’ancienne prisonnière politique Aung San Suu Kyi, aujourd’hui députée, pour son premier numéro. L’organisation Reporters sans frontières voit dans cet élan de libéralisation une « révolution de papier ». En témoigne la remontée de 18 places, au 151e rang sur 179 au classement 2013 de la liberté de la presse de l’organisation. Pour sceller ces avancées et poursuivre les progrès, des textes destinés à remplacer les lois liberticides d’hier doivent être votés. Ils sont pour l’heure encore en discussion.

Courant Positif avec AFP