Pie Tshibanda, « un fou noir au pays des blancs »

28 mars 2013 10 h 27 minDéposez le 1er commentaire

Avec sa superbe diction de conteur, son talent d’orateur hors pair, Pie Tshibanda nous transporte des murs du théâtre parisien du Petit Hébertot jusque sous un arbre à palabre à l’apparence mêlée de manguier congolais et de chêne belge. Une ode à la tolérance et à la sagesse tissée au carrefour des cultures sur le juste fil de l’humour et de l’émotion.

L’intrus opiniâtre Un fou noir au pays des blancs

Pie Tshibanda est de ces artistes que l’on ne peut oublier une fois les avoir rencontrés. Captivant, son spectacle est de ceux qui délivrent des leçons de vie et d’espoir aux plus désillusionnés. Quant à son message, porteur de sagesse, de rire et de résilience, il peut percuter jusqu’aux plus recroquevillés.

Ce natif du Congo Kinshasa témoigne par sa parole libre, ses récits tantôt déchirants tantôt comiques d’une remarquable capacité à rebondir. Avec humour et sensibilité, il raconte les multiples chances saisies ou provoquées au cours de sa nouvelle vie en Belgique. Déterminé à lui donner du sens, il usa de bien des stratagèmes qu’on se délecte à écouter sur scène. On voulait le faire passer pour un intrus, il allait se saisir de malice et de philosophie pour qu’on lui souhaite la bienvenue.

Ode à l’ouverture

Mais loin de chercher à parler de lui, il se fait porte-parole de ceux qui ne sont pas écoutés, il monte à la tribune pour être la voix de ces hommes et ces femmes dépassés qui n’ont pas les clés de compréhension du monde qui les entoure. Il se sert d’une merveilleuse manière de l’art pour éclairer, éveiller les consciences, briser la glace des cœurs fermés.

Il nous livre ainsi une formidable leçon de vie, nous invite à profiter du présent quand l’avenir est si incertain, nous fait sourire sur cette capacité bien occidentale à vivre dans les problèmes à venir, à défaut d’apprécier le présent quand son ciel est clément. Pie Tshibanda ouvre une nouvelle fenêtre sur un monde fait d’intergénérationnel, d’éducation au respect, aux droits et devoirs de la vie en famille et dans la société dans son ensemble, à la richesse interculturelle.

Estelle Grenon

 

Informations pratiques :

– Où : théâtre du Petit Hébertot, Paris 17e

– Quand : les dimanches à 20h jusqu’au 30 juin 2013

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