Les drones humanitaires préparent leur décollage

13 juin 2013 15 h 43 min1 commentaire

Loin des images de drones canonniers survolant les champs de bataille, un volatile d’un nouveau genre fait son apparition dans la sphère humanitaire. Plus docile et vertueux, le drone de la firme américaine Matternet a vocation à livrer des vivres, médicaments et autres produits utiles dans les zones reculées des pays en développement. Décryptage.

Palier les routes impraticables

Drones humanitaires1 milliard de personnes n’ont pas accès à un réseau routier en toutes saisons. Principale cause ? La saison des pluies qui rend les routes impraticables. Résultat, l’activité économique est sacrément ralentie. Sur le plan sanitaire l’équation n’est pas simple non plus. Comment faire atterrir un avion du Programme Alimentaire Mondial (PAM) ou de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans des zones reculées et accidentées où sévit une famine ou une épidémie ? Sinon impossible, parfois très compliqué et coûteux.

La solution pourrait toujours venir du ciel mais sous une forme miniature. Comprenez le drone. Matternet, société californienne y travaille depuis 2011. Son projet : un drone humanitaire capable par exemple de livrer des médicaments dans un village reculé du Mali en quelques heures voire quelques minutes contre plusieurs jours aujourd’hui. De quoi changer l’image d’Epinal de drones militaires faiseurs de sang. Démonstration en vidéo d’un atterrissage à Haïti ci-dessous.

La clef est dans le réseau

Pour l’heure, les volatiles de Matternet peuvent transporter jusqu’à 2 kg de matériel sur une distance de 10 km en l’espace de 15 minutes pour un coût de 0,24 $. A ce rythme là, on ne va pas bien loin pourrait-on croire. Sauf que l’astuce du projet repose sur son réseau. L’idée est d’implanter un ensemble de stations dans lesquelles les drones peuvent remplacer, le temps d’un instant, leur batterie rechargeable usagée par une autre, pleine. Et repartir de sitôt.

Autre avantage, ces drones électriques se pilotent seuls à l’aide d’un GPS et de capteurs intégrés. Reste en suspens la question politique de la régulation de ce futur trafic aérien. Confiante sur ce sujet, Paola Santana, co-fondatrice de Matternet explique que « les gens qui comprennent le plus cette technologie sont ceux qui en ont le plus besoin ».

Nicolas Blain

Andreas Raptopoulos, à la tête de Matternet détaille son projet :

Tags:

1 commentaire

Répondre