La machine d’anesthésie universelle étend l’accès à la chirurgie dans le monde

1 juin 2013 13 h 00 min2 commentaires

Chaque année dans le monde, 35 millions d’opérations chirurgicales sont tentées sans anesthésie sûre. Pour parer aux risques encourus, une entreprise sociale américaine a développé la Machine d’Anesthésie Universelle. Bon marché, robuste et simple d’utilisation, l’appareil présente l’énorme avantage de pouvoir fonctionner en cas de coupure d’électricité. Un désagrément qui survient plus d’une fois tous les deux jours dans les hôpitaux des pays en développement.

Autonome en tout temps et en tout lieu Machine_anesthesie_universelle

Que faire en pleine opération lorsque l’électricité s’arrête soudainement ? Si l’anesthésie n’est plus fournie au patient, les choses peuvent rapidement se compliquer. La solution pourrait bien tenir en trois lettres : M.A.U. Traduisez, Machine d’Anesthésie Universelle.

Son objectif : garantir le bon déroulé d’une opération chirurgicale en assurant l’écoulement de l’anesthésie en toute situation. Autrement dit, en cas de coupure électrique, l’appareil fonctionne normalement et de façon autonome dans n’importe quel hôpital du monde. Un bond en avant pour les opérations dans les pays en développement (PED) qui connaissent des délestages 18 fois par mois selon la Banque Mondiale.

Comment ça marche ?

Lorsque survient une coupure, la machine produit son propre oxygène à l’aide d’une batterie longue durée capable de fonctionner pendant 10 heures. En aspirant et filtrant l’air ambiant, la MAU délivre ainsi 95% d’oxygène pur au rythme de 10 litres par minute. Un vaporisateur intégré y ajoute un agent volatile pour générer le gaz anesthésiant insufflé par le patient. Le tout s’accompagne d’un soufflet manuel permettant une assistance respiratoire aussi bien aux adultes qu’aux enfants.

Robuste et bon marchéMachine d'anesthésie universelle - 2

Très robuste, la MAU a été conçue pour « résister à la chaleur et à l’usure qui se produit dans les hôpitaux des zones rurales » explique Erica Frenkel de Gradian Health Systems, l’entreprise sociale new-yorkaise qui développe l’appareil. « Et pas besoin d’être un anesthésiste hautement spécialisé et formé pour utiliser cette machine, ce qui est une bonne chose parce que, dans ces hôpitaux de zone rurale, vous n’aurez pas ce niveau de formation » poursuit-elle.

Autre atout, la machine est bon marché. La facture s’élève à un peu plus de 10% du prix d’un appareil conventionnel oscillant lui entre 50 et 100.000 dollars selon les modèles. Une sacrée économie dans le budget des centres hospitaliers disposant de faibles ressources. De quoi étendre un peu l’accès aux soins chirurgicaux adéquats aux quelque 2 milliards de personnes qui en sont privés à travers le monde.

Succès au rendez-vous

13 hôpitaux d’Europe, d’Afrique et d’Asie utilisent aujourd’hui la MAU. Et les résultats sont là. Depuis 2010, plus de 2.000 opérations ont été réalisées sans incident clinique. Un succès qui tient notamment dans la démarche de Gradian Health Systems. Non contente de vendre une machine utile, l’entreprise sociale forme également des techniciens en biomédecine et propose une assistance téléphonique et par internet en cas de besoin.

Et si jamais une pièce vient à casser, pas besoin de jouer les Mac Gyver. Une simple clef et un tournevis permettent de la démonter. Le remplacement est ensuite assuré par des prestataires régionaux qui envoient la pièce à l’endroit souhaité.

Nicolas Blain – @Nicolas_Blain

Erica Frenkel présente la MAU lors d’une conférence TED

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