L’ « Eye-Phone », outil prometteur de diagnostic oculaire

9 septembre 2013 14 h 06 min2 commentaires

Une équipe de la Faculté de Médecine tropicale de Londres teste au Kenya une technique de diagnostic oculaire simple et bon marché grâce à un smartphone. La technologie prometteuse devrait permettre à des médecins éloignés de plusieurs milliers de kilomètres de venir en aide aux patients souffrant d’affections oculaires et trop isolés ou trop pauvres pour consulter un ophtalmologiste.

Léger et économe

Eye Phone

© Tony Karumba/AFP

« Le Kenya était un lieu de test évident », explique le Dr Andrew Bastawrous, chef du projet. « Dans ce pays de plus de 40 millions d’habitants, il n’y a que 86 ophtalmologistes, dont 43 exercent à Nairobi ». En développement depuis cinq ans et désormais dans sa phase finale, la technologie utilise un smartphone doté d’un objectif additionnel qui scanne la rétine et d’un logiciel qui enregistre les données.

Chaque « Eye-phone », comme aime l’appeler le Dr Bastawrous, ne coûte que quelques centaines d’euros et peut, dit-il, assurer des examens nécessitant habituellement des appareils professionnels valant plusieurs dizaines de milliers d’euros et pesant plus de cent kilos.

Traitements et opérations facilités

Au cours de l’étude menée par les médecins du projet dans la région de Nakuru, 5.000 patients ont été examinés, à la fois avec l’ « Eye-phone » et avec un appareil professionnel afin de comparer les résultats. Selon le Dr Bastawrous, l’invention a fait ses preuves. L’outil  a permis de détecter diverses pathologies telles que le glaucome, la cataracte, la myopie ou l’hypermétropie.

Après l’examen, les données sont envoyées en ligne à une équipe de spécialistes qui peuvent en tirer un diagnostic et conseiller un traitement, allant des collyres et lunettes de vue aux opérations chirurgicales complexes menées une fois par quinzaine à l’hôpital de Nakuru, à environ 150 km au nord-ouest de Nairobi.

Espoir contre la cécité

Mary Wambui, 50 ans, souffre de problèmes oculaires depuis 36 ans mais a abandonné l’idée de se soigner, car les traitements existants sont hors de ses moyens. « J’ai été traitée à l’hôpital, mais les consultations de suivi étaient trop chères. Je devais payer le ticket de bus, puis patienter toute la journée dans la salle d’attente et rentrer sans avoir vu un médecin » raconte-t-elle. Elle a accueilli le projet du Dr Bastawrous comme une bénédiction, car désormais le personnel médical se rend à son domicile, « avec leur matériel dans le creux de la main ».

Le médecin espère que cette technologie révolutionnera un jour l’accès au traitement de millions d’Africains à faible revenu qui souffrent de maladie ophtalmologique ou de cécité. Un enjeu important car 80% des cas de cécité sont évitables ou curables au Kenya selon lui.

Courant Positif avec AFP

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2 commentaires

  • Belle avancée technologique.
    Dommage qu’on ne puisse pas en bénéficier en France…car des milliers de personnes souffrant d’un handicap ou de personnes âgées dépendantes sont pratiquement exclues des soins ophtalmologiques du fait de leur impossibilité à se rendre dans un cabinet spécialisé. On pourrait imaginer que les médecins de ville utilisent cet appareil lors des visites à ces personnes.

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