Koom, le réseau social qui joue collectif

S’engager collectivement dans une action responsable et inciter une ville ou une entreprise à faire de même, c’est la recette de Koom, un jeune réseau social pas comme les autres. En profitant du pouvoir de l’émulation digitale, ces initiatives collectives mises en place localement se veulent des réponses visibles aux enjeux de société globaux.

« Chacun est une partie de la solution »

Réchauffement climatique, gaspillage énergétique, crise économique… Des sujets qui peuvent nous dépasser et qu’on préfère parfois laisser entre les mains des politiques. Pourtant, sans forcément être bénévole en association, militant ou lobbyiste, chacun peut jouer un rôle utile en apportant une réponse à son échelle.

C’est la conviction de Jérôme Lhote, co-fondateur de Koom. « Notre plateforme a pour but d’encourager les gens à passer à l’action en leur permettant de voir qu’ils ne sont pas seuls et que chaque geste peut avoir un impact collectif » explique-t-il.  « On vise à valoriser les initiatives durables des citoyens sous forme de défis adressés aux villes et aux entreprises. Cette action réciproque prouve que chacun est une partie de la solution et que chacun a ses propres leviers d’action. »

Inciter à agir

La méthode est simple. En s’engagent dans une action responsable listée sur le site communautaire, ses membres appelés Koomers, lancent un défi à une ville ou une entreprise locale pour qu’elle leur emboîte le pas. « Par exemple, si 500 personnes s’engagent à trier leurs déchets, la ville installera des poubelles de tri sélectif sur la commune. Ou si 300 étudiants s’engagent à manger bio, alors le restaurant universitaire proposera 15% de produits bio dans ses menus » détaille Jérôme Lhote.

Le modèle s’inspire du concept de « nudge » désignant le coup de pouce qui incite à agir. Voir que d’autres s’engagent et que leur action a vrai un impact sur un territoire donné permet de créer cette émulation collective. Rassemblant 5.600 membres à ce jour, le réseau espère en compter plus du double d’ici fin 2013. L’intérêt du site, c’est aussi que chaque membre peut être force de proposition en enregistrant une action qui sera suivie par d’autres Koomers.

Tisser du lien social

Outre l’impact des défis relevés, Koom entend aussi jouer un rôle sur le plan social. « Notre projet permet d’entamer une dynamique d’actions concrètes au sein d’un territoire et de faire émerger des tendances dont une collectivité n’aurait pas forcément conscience. Le but étant aussi de créer du lien entre les citoyens, villes et entreprises à l’heure où la confiance tend à s’étioler parmi ces acteurs » souligne Jérôme Lhote.

Et parce que le lien social ne se développe jamais aussi bien que dans la vie réelle, le réseau social propose aux Koomers de dépasser les frontières digitales pour se rencontrer lors d’apéritifs thématiques en présence d’acteurs locaux du développement durable. Le prochain « Apéro Koom » se tiendra le 4 juillet à l’Agence Parisienne du Climat sur le thème de la mobilité durable.

Nicolas Blain