Gold of Bengal fait prendre le large à la fibre de jute

16 septembre 2014 13 h 42 min1 commentaire

Premier voilier éco-conçu en fibre de jute, Gold of Bengal a donné son nom à l’ONG née d’une aventure entre terre et mer qui revalorise la culture du jute, et au-delà.

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© Nicolas Claris

Corentin de Chatelperron, jeune ingénieur français de 31 ans travaillait sur un chantier naval au Bangladesh quand il constate la fermeture d’usines d’exploitation du jute menaçant l’emploi et la survie de paysans et ouvriers du Bangladesh. Il décide alors de relancer la filière et de concevoir un voilier à partir de fibre de jute.

Une fibre précieuse et prometteuse

Fibre naturelle cultivée en zone humide : le jute est une matière précieuse du Bangladesh. Plante herbacée dotée de longues et soyeuses tiges, elle est la deuxième fibre végétale la plus cultivée au monde après le coton. Aujourd’hui, l’industrie du jute connaît une phase de déclin avec la concurrence des fibres synthétiques comme la fibre de verre. Ce composite importé et non recyclable fait peser une menace sur l’économie et l’environnement bengali.

Imaginé et fabriqué à partir d’un agrocomposite de jute et de résine grâce aux savoir-faire conjoints bengali et bretons, Gold of Bengal donne l’occasion de prouver la solidité de cette matière première en plus de ses vertus écologiques. « En six mois de navigation en solitaire dans les îles désertes du golfe du Bengale et de l’Indonésie, la coque et le pont en jute ont résisté à la force des vagues, aux attaques du soleil, du sel. C’est une matière légère, résistante et esthétique », affirme Corentin.

Bientôt des meubles et pirogues en jute

D’où l’idée de revaloriser la filière du jute en cherchant de nouveaux débouchés notamment dans les pays du Sud. « C’est intéressant tant pour des raisons économiques, que sociales et écologiques. La plante pousse en 3 mois, et sa transformation, peu coûteuse en énergie s’appuie sur des savoirs faire locaux », explique Corentin. Une partie de l’équipe implantée au Bangladesh travaille en partenariat avec l’entreprise locale Jute mill à développer les marchés du mobilier, planches de surf ou des pièces automobiles. « Le projet est de rouvrir des usines, de faire bénéficier des pays du Sud de la matière valorisée comme pour la construction de pirogues, de carrosseries de voitures à Madagascar, de coques de bateaux semi-rigides au Sri Lanka », ajoute Julie, chargée de développement.

Lauréat du prix Convergences 2014, Gold of Bengal est porté par une équipe de neuf jeunes. La troupe s’attelle à dénicher des solutions écologiques aux problèmes économiques rencontrés au Bangladesh. Dernier projet : l’éco-construction d’un catamaran, laboratoire flottant d’expérimentation des low tech visant une autonomie en eau, en énergie et en alimentation.

Estelle Grenon

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