Chênelet : l’éco-construction au service de l’insertion

3 décembre 2013 13 h 21 min2 commentaires

Basé dans le Pas-de-Calais, le groupe Chênelet s’est donné pour mission de répondre à la pénurie de logements sociaux via l’insertion professionnelle des personnes précaires. La solution à cette équation passe par la construction de maisons écologiques bâties en matériaux locaux. Parfaits contre-exemples de HLM traditionnels souvent énergivores.

Chenelet_eco-construction-insertion

© Chênelet

Le groupe Chênelet fait figure de cas d’école. Il est la preuve concrète que les défis d’ordre économiques et sociaux peuvent être résolus par une agilité environnementale. Son fondateur François Marty affiche la couleur. « Je voulais faire une maison écologique comme pour les bobos mais pour les plus pauvres. Pour les gens qui vivent avec 70% du Smic » explique-t-il.

Logements sociaux bioclimatiques

L’entrepreneur social souhaite tordre le cou aux clichés associant personnes précaires et logements médiocres. « Il fallait sortir de la fatalité qui veut que quand on construit pour les pauvres, c’est forcément très mauvais et très peu cher » se souvient-il. C’est ainsi que le groupe Chênelet construit des logements sociaux bioclimatiques de haute qualité à partir de matériaux naturels locaux tels que le bois, l’argile ou le chanvre.

En pratique, les murs en briques crues des maisons accumulent la chaleur et permettent de réduire les consommations énergétiques. Plutôt utile lorsque les chiffres démontrent qu’à terme celles-ci constituent 80% du coût réel d’une habitation. Système de récupération des eaux de pluie, panneaux solaires et poêle suédois à forte inertie comptent parmi les ingrédients des bâtisses bioclimatiques érigées par le Chênelet.

Insertion professionnelle

La singularité du projet tient aussi en ses chevilles ouvrières. Le groupe s’est donné pour mission de mettre en emploi des personnes au chômage ou en situation d’échec professionnel. Grâce à un modèle économique basé sur la valorisation des ressources naturelles locales, le projet favorise ainsi l’insertion professionnelle d’un public précaire qui sera formé en interne.

Aujourd’hui plus de 270 personnes travaillent parmi les différentes entités du Chênelet. Le réseau national de 17 structures regroupe 800 salariés dont la moitié sont en insertion. Côté réalisations, à la trentaine de maisons déjà sorties de terre dans le nord de la France, s’ajoutent quelque 150 autres en cours de construction. Intégrés en petit nombre au sein des territoires, ces bâtiments favorisent la mixité sociale.

« On n’a pas juste rêvé, on a essayé de rêver juste » confie François Marty en évoquant les débuts de l’aventure. L’homme diplômé d’HEC continue depuis sur cette lignée. En 2009, il fonde une société foncière destinée à financer l’achat des terrains sur lesquels seront construits les futurs logements.

Nicolas Blain – @Nicolas_Blain

 

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2 commentaires

  • Très bonne initiative. Il faut encourager les entreprises locales à aller dans ce sens la.
    Pas forcément dans la construction mais dans l’optique du fonctionnement de l’entreprise. Aider les personnes en difficultés, travail et approvisionnement en locale, ne pas être à la recherche du profit a tout prix (même si il en faut pour investir à un certain moment).

    Merci au journal pour dégager le courant positif de notre monde. 😉
    J’encourage les lecteur à donner plus leurs avis, car je trouve que ça en manque.

  • J’ai été agréablement surpris et motivé par cette vidéo. C’est du bon sens que de trouver une entreprise et des personne sont animés pour trouver des solutions aux problèmes de logement et d’emploi.

    Moi même constructeur bois, je n’ai pas de soucis de logement ou de précarité d’emploi mais j’ai un gros problème de sens dans le travail que j’exerce. Ayant découvert les chantiers participatifs, je me trouve enfin à ma place lorsque je donne de mon temps et de mon énergie pour aider des personnes à auto-construire leur logement. Il existe aussi des entreprises en statut de SAPO (Société Anonyme à Participation Ouvrière) qui semblent apporter une dimension plus humaine et démocratique au travail.

    Je me réjouis de cette belle information.

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