Bioingénierie : la première veine artificielle implantée avec succès aux Etats-Unis

17 juin 2013 13 h 08 minDéposez le 1er commentaire

Un patient souffrant d’insuffisance rénale s’est vu implanter avec succès le 5 juin dernier une veine créée à partir de cellules cultivées en laboratoire. Première outre-Atlantique, cette prouesse signée des chirurgiens de l’université de Duke aux Etats-Unis constitue une nouvelle avancée dans la conception par bioingénierie. Elle pourrait bénéficier à terme à des millions de personnes à travers le monde.

Plusieurs mois de croissance

Vaisseau sanguin artificiel

© Shawn Rocco, Duke Medicine

Ils travaillaient dessus depuis 15 ans. En partenariat avec l’entreprise Humacyte, les chercheurs de l’université de Duke ont en début de mois vu leurs efforts couronnés de succès. Le 5 juin dernier, pour la première fois au monde, les chirurgiens de Caroline du Nord ont réussi à implanter un vaisseau sanguin fabriqué artificiellement à partir de cellules cultivées en laboratoire. Plusieurs mois de culture auront permis d’aboutir à cette prouesse.

Issues d’un donneur, les cellules ont été plongées dans une solution d’acides aminés, vitamines et autres nutriments autour d’une structure tubulaire à mailles afin qu’elles se multiplient. Le tube biodégradable se dissout alors à mesure que la veine se façonne. Les scientifiques sèment ensuite des cellules musculaires pour renforcer le vaisseau. Une fois reconstitué, celui-ci est traité pour éviter tout risque de rejet lors de l’implantation.

De la veine au foie et à l’œil

L’innovation biomédicale est clairement synonyme d’espoir. En vue de sa généralisation, le procédé devra faire l’objet d’une autorisation de la Food and Drug Administration (FDA), qui interviendra après 19 opérations concluantes du même genre. Passé cette étape, elle pourrait bénéficier à plusieurs millions de personnes chaque année aux Etats-Unis et dans le reste du monde.

Jeffrey Lawson, biologiste vasculaire à luniversité de Duke qui a participé aux recherches est confiant dans le potentiel qu’offre cette avancée. « Nous espérons que cela va préparer le terrain pour comprendre comment les organes peuvent être cultivés et implantés sur un receveur sans risque de rejet immunologique » explique-t-il. « On commence avec une veine et un jour on devrait pouvoir concevoir un foie, un rein ou œil ».  

Nicolas Blain – @Nicolas_Blain

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