Avec le carrotmob, les consommateurs font pousser la RSE

28 février 2013 18 h 24 minDéposez le 1er commentaire

Sorte de flashmob de consommateurs, le carrotmob rencontre un succès croissant en France. Au traditionnel boycott de marques pas toujours efficace, ses partisans préfèrent la logique inverse : inviter les consommateurs à acheter le temps d’une journée les produits d’une entreprise pour inciter son propriétaire à investir une partie de la recette du jour dans des outils de production plus durables. Explications.

La carotte plutôt que le bâton

Le principe bien connu du boycott est simple : on arrête d’acheter un ou plusieurs produits d’une marque ciblée pour faire pression sur l’entreprise dont les activités sont jugées peu éthiques ou dégradantes. Dans ce rapport de force, la seule action c’est le bâton, la contrainte.carrotmob-1

Avec le carrotmob, c’est la logique inverse qui prime. Plutôt que de contraindre l’entreprise, on va l’encourager à revoir sa copie. La méthode est simple : on invite les gens à se rendre pendant une journée dans un magasin ou un restaurant et à y consommer. Le propriétaire s’engage quant à lui à investir une partie des bénéfices additionnels générés par cet afflux de consommateurs dans des outils production plus responsables. Remplacer par exemple les vieilles ampoules d’une pizzeria par leurs jeunes sœurs à basse consommation. Au final, c’est un rapport gagnant-gagnant du côté du consommateur comme de l’entreprise.

Des carrotmobs qui poussent dans l’Hexagone

Le concept du carrotmob a vu le jour en 2008 à San Francisco sous l’impulsion de Brent Schulkin, fondateur de l’organisation éponyme. Quatre ans plus tard, le premier carrotmob international était organisé en septembre 2012 avec l’entreprise de torréfaction de café Thanksgiving Coffee. L’opération a permis de récolter 31.000 dollars.

Le phénomène a débarqué en France en 2010 et a depuis essaimé. Il est coordonné par l’association Carrot Community basée à Rennes. A ce jour, 11 carrotmobs ont eu lieu dans l’Hexagone et généré 25.000 € de recettes. L’avantage c’est que n’importe qui peut lancer un carrotmob près de chez lui. Carrot Community a d’ailleurs édité un guide à cet effet pour les carrotmobers en herbe.

Et 2013 promet d’être une année de développement charnière. « Nous prévoyons d’élargir le mouvement et de faire rentrer un maximum de nouvelles villes dans le concept Carrotmob. Nous lançons également la Carrotmob School qui est un programme permettant aux étudiants d’écoles supérieures d’organiser l’événement pour ensuite gagner des crédits et présenter des soutenances » détaille Florian Guillaume, président de Carrot Community.

La 12è édition du carrotmob en France est prévue le 2 mars à Rennes.

Nicolas Blain

Cette vidéo de Shamengo (2’09 ») revient sur la création de Carrotmob :

 

 

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